Des kilomètres supplémentaires pour évit Des kilomètres supplémentaires pour éviter le nouveau pont
Trop étroit, sans visibilité et garni d'une bordure agressive pour les pneumatiques, le pont de Merville contraint les engins agricoles à un détour de 5 km.
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Le conseil municipal de Merville (Nord) comportait pourtant une ancienne agricultrice. Mais cela n'a pas empêché les décideurs locaux de rater le virage de la concertation. Le résultat est qu'en dépit d'une bonne idée de départ – la réfection d'un pont en milieu rural – l'ouvrage neuf a semé la discorde dans le village.
Situé sur la route départementale 69, le pont enjambant un affluent de la Bourre était devenu trop vétuste. Une concertation a eu lieu avec l'ancien maire de Merville, également élu du conseil général du Nord. Les travaux ont ensuite débuté au tout début du mois de septembre 2013 pour se terminer en fin d'année. Première fausse note, la rénovation a commencé en pleine campagne de récolte des pommes de terre, dont plusieurs des exploitations voisines sont productrices. Les planteurs ont alors dû s'organiser pour emprunter une autre voie et faire un détour de plusieurs kilomètres. Un choix de date par conséquent discutable. Un signe aussi de la tournure qu'allaient prendre les évènements.
UNE CONCEPTION QUI SOULEVE DES QUESTIONS
La fin des travaux a laissé place aux constatations des usagers, agriculteurs ou non. Avant même d'arriver sur le pont, la première surprise vient de la signalisation. Le sens de circulation prioritaire contraint les conducteurs à s'arrêter, d'où qu'ils viennent. En effet, les véhicules non prioritaires ne peuvent pas voir si des véhicules prioritaires arrivent. Il en résulte beaucoup de risques, et autant de manoeuvres en marche arrière. Une fois devant le pont, non seulement sa largeur de voie pose question, mais son axe également. En effet, si le conseil général assure qu'il fait strictement 3 m de large, les agriculteurs mesurent, eux, 2,97 m. Et quand bien même la collectivité aurait raison, s'abriter derrière cette largeur a ses limites. Car circuler sur toute la longueur du pont avec un engin porté ou traîné exige un pilotage minutieux. Les conducteurs de car scolaire ne sont pas non plus épargnés par les nombreuses manoeuvres. Quant à l'automotrice de récolte de pommes de terre ou à la benne deux essieux aux pneumatiques larges, elles ne passent tout simplement pas. Un autre problème est la configuration des bordures, hautes de 12 à 14 cm, métalliques en partie haute. Si leur accotement plongeant permet de monter et de rouler au pas sur les trottoirs, elles ne suivent pas de façon rectiligne la chaussée, en montée comme en descente, et forment une pointe qui s'abîme déjà, laissant apparaître l'armature métallique. Des automobilistes s'y sont d'ailleurs déjà frottés et plusieurs d'entre eux s'en sont sortis avec un pneu éclaté.
Devant l'absence de réaction des décideurs, une manifestation s'est tenue le 30 mai, soutenue par la nouvelle équipe municipale. Du côté du conseil général, une explication est venue alors que ce mécontentement commençait à se faire connaître. Faisant référence à la manifestation, Didier Manier, premier vice-président en charge des transports et des infrastructures du conseil général du Nord, déclare ainsi que « s'il y a deux ou trois cas atypiques, ce n'est pas de l'intérêt général ». Mais devant la dégradation rapide de la bordure et le nombre de pneumatiques éclatés, une réunion avec les intéressés s'est déroulée la semaine dernière. Le conseil général a promis cet automne de rehausser la chaussée pour supprimer les bordures.
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